La rivière à contre-courant
L’heure est au changement ! Il est temps de voir d’autres horizons, d’autres goûts, d’autres couleurs. Et pour cela, nul besoin de parcourir de longues distances. Nous restons non loin des contreforts de la Vallée de l’Agly, où nous a menés notre dernière excursion œnologique. Remontons la rivière à contre-courant quasiment jusqu’à sa source pour jeter notre « encre » à Saint-Paul de Fenouillet au Domaine des Gayas.
Les origines même de la terre
Récemment un jeune vigneron s’est installé dans ce charmant petit village des Pyrénées Orientales. Le travail à la main, les faibles rendements, un élevage de tradition ancestrale, c’est sur ces principes que notre passionné, amoureux de la terre et du bon vin, a décidé de nous faire partager sa vision de notre terroir en fondant le Domaine de Gayas.
Notre homme serait-il également passionné de mythologie ? Allez savoir… Mais son domaine évoque la Déesse mère Gaïa, celle qui, chez les Grecs, est à l’origine de toute chose. Dans tous les cas, une chose est sûre, ce qui le rend le plus fier c’est sa Terre.
Renouer avec l’antan
Nous parlions de changement… oui, changeons pour du blanc. Mais pas n’importe lequel. Notre neo-viticulteur nous propose de renouer avec l’antan avec son Tellus Blanc (Tellus est la déesse de la terre, l’équivalent de Gaïa chez les Romains, ndlr).
Il nous propose ainsi un vieux cépage qu’on ne croise habituellement que dans des assemblages ou des vins doux. Un cépage bien plus utilisé de l’autre côté de la frontière que par chez nous. Vous l’avez ?… Le Macabeu ! Pour cette première cuvée (2019) de côte catalanes blanc, il nous propose un élevage en amphore pour obtenir un profil plus minéral et rond. Mais qu’en est-il dans notre verre ?
Le religieux présentable
Tout d’abord descendons à la cave pour prendre notre bouteille de Tellus blanc bien fraîche. Préparons notre tirebouchon mais avant de succomber au plaisir du palais, arrêtons-nous sur cette bouteille. On a tendance à dire que l’habit ne fait pas le moine. Pourtant vous serez plus enclin à écouter son prêche si le religieux est présentable. En amour comme pour une dégustation, tout commence par un regard, une première appréciation. Tout comme le dressage d’un plat sur une assiette, la « quille » sur votre table doit attiser votre curiosité et susciter votre envie. Cette bouteille semble nous faire la promesse d’un vin riche, précis et gourmand. Mais trêve de digression, passons à la dégustation de ce Tellus blanc 2019.
C’est bon, c’est précis, c’est gourmand !
A l’œil, on découvre un blanc pâle quasiment cristallin qui nous donne déjà une impression de fraîcheur. Au nez, c’est très floral, on nous tend un bouquet de fleurs. En bouche des notes de miels avec des touches d’anis viennent se déposer sur la langue. La finale nous laisse une amertume révélant une pointe de noyau d’amande. C’est bon, c’est précis, c’est gourmand ! Pour sa première cuvée notre nouveau viticulteur nous régale et nous fait renouer avec nos cépages oubliés. C’est une belle surprise et une découverte qu’il ne fallait pas manquer.
Dépêchez-vous !
Vous souhaitez découvrir ce domaine ? Alors dépêchez-vous, il n’existe que 1000 exemplaires de ce millésime de Tellus Blanc mais n’oubliez pas de faire un détour chez votre poissonnier pour y prendre un joli plateau de fruits de mer. Ensuite, prenez la direction du Domaine de Gayas ou rendez-vous chez votre caviste où vous pouvez trouver le Tellus blanc du Domaine des Gayas au prix de 13,50 €.
