Le domaine Boucabeille
Partons cette semaine dans le petit village de Corneilla-la-Rivière près des coteaux affleurant le fameux piton rocheux de l’ermitage de Força Réal.
C’est sur cette terre de schistes ardoisiers que le domaine Boucabeille naquit en 1990 avec la reprise d’un petit vignoble de 12 hectares de vignes plantées en 1976.
Niché entre 150 et 400m d’altitude les vignes donneront naissance aux premiers vins sous l’égide de Régis Boucabeille, qui a aujourd’hui passé le relais à son fils Jean.
Véritable passionné, ce dernier exploite actuellement 28 hectares certifié depuis 10 ans en agriculture biologique, s’engageant par la même occasion en 2015 à replanter des chênes lorsqu’un incendie dévasta la forêt environnante.
C’est dans ce respect de l’environnement, que le domaine élabore de nombreuses cuvées allant du rouge AOC Côtes du Roussillon Villages à l’IGP Côtes Catalanes Rancio Sec ; le vin que nous allons aborder d’ailleurs est commercialisé sous la première appellation et se présente comme sa cuvée haut de gamme.
Les Orris, voilà un nom évocateur, évoquant les anciens abris de pierre des bergers, cette cuvée commercialisée en rouge et en blanc, se veut être le porte étendard du domaine.
La dégustation
A été dégusté cette semaine la version rouge dans son millésime 2014 ; assemblage de mourvèdre, grenache et syrah, ce vin est vinifié en levures indigènes (ce sont les levures du raisin et du chai qui fermentent le vin et pas un ajout de levures sélectionnées effectuées par le vigneron) et élevé en fût de chêne français.
D’une belle robe profonde de couleur grenat aux reflets rubis ce vin se veut dans sa prime jeunesse ; des larmes abondantes témoignent d’un bon support en alcool.
Le nez agréable et riche témoigne d’une certaine complexité aromatique en mêlant harmonieusement arômes de petits fruits noires confiturés : cassis, myrtilles et cerises à l’eau de vie et de délicats arômes empyreumatiques rappelant un pain grillé nappé de caramel.
La bouche quant à elle se veut gracieuse, les tanins bien intégrés s’harmonisent avec une richesse de matière et une fraicheur magistrale pour terminer sur une finale agréable ou se mêlent note de réglisse et de bonbon à la violette.
Un vin de grande facture qui se servira à 16-17°C pour en apprécier toutes ses subtilités pouvant être dégusté dès maintenant ou attendre quelques années en cave.
De somptueux accords pourront être réalisé avec un effiloché de sanglier à la catalane, un paleron de bœuf charolais braisé, crème de champignon et ciboulette ou un civet de canard colvert sauvage aux olives.
Achat
Pour découvrir ce vin direction le producteur ou votre caviste préféré aux alentours de 27 euros la bouteille.